La ville de Cadaquès, au coeur du Parc naturel du Cap de Creus, a voté une motion contre le plan de la Generalitat.
La ville de Cadaquès, au coeur du Parc naturel du Cap de Creus, a voté une motion contre le plan de la Generalitat. PHOTO/Philippe Rouah
Coup de tabac sur le Cap de Creus. La Generalitat veut imposer une limitation du nombre de bateaux dans des criques du parc naturel, qui s’étend de Port de la Selva au nord (cala Tamariua) à l’entrée de la baie de Rosas au sud (punta Falconera). Objectif : protéger le milieu et les fonds marins menacés par la surfréquentation nautique.   En plein été, jusqu'à un millier d’embarcations, dont une bonne partie...
 

Coup de tabac sur le Cap de Creus. La Generalitat veut imposer une limitation du nombre de bateaux dans des criques du parc naturel, qui s’étend de Port de la Selva au nord (cala Tamariua) à l’entrée de la baie de Rosas au sud (punta Falconera). Objectif : protéger le milieu et les fonds marins menacés par la surfréquentation nautique.

En plein été, jusqu'à un millier d’embarcations, dont une bonne partie immatriculée en Catalogne nord, mouillent le long de la pointe la plus orientale de la péninsule espagnole, au creux de criques paradisiaques, également très prisées par les amateurs de plongée sous-marine. Une fréquentation en croissance continue ces dernières années. Pour les experts, la multiplication des ancrages met notamment en danger les herbes de Posidonie et les grandes nacres.

265 bouées à louer

La Generalitat hisse donc le drapeau rouge. Après avoir détruit l’ancien Club Méditerranée qui vieillissait au pied du phare du Cap de Creus, elle a pondu, la semaine dernière, un projet de plan d’usage et de gestion du Parc naturel qui met vent debout les municipalités concernées, les professionnels du tourisme, de la pêche, de la plongée et du nautisme. Bref, la grande majorité des acteurs économiques du territoire.

 

 

 

Mesure phare de ce plan : l’interdiction totale pour tous les bateaux de jeter l’ancre dans une des criques du secteur sauvegardé. Seuls 265 mouillages (des bouées), loués entre 20 et 40 euros la journée, permettront de profiter des lieux.

La faune et surtout la flore marine seraient ainsi mieux protégées, selon les experts mandatés. Une quarantaine de mouillages seraient réservés aux clubs de plongée. La pêche récréative serait aussi sous surveillance, avec un nombre de prises quotidiennes limitées.

« Ce plan est insupportable »

Levée de boucliers immédaite chez les usagers du Parc. Les municipalités de Colera et Cadaquès votent déjà des motions pour le retrait immédiat du plan. D’autres municipalités suivront. « Si ce plan est confirmé, il supposera une rupture définitive entre le Parc naturel et les municipalités et leurs habitants », tempête Joan Figueras, premier magistrat de Cadaquès, au cœur du parc naturel. « Directement ou indirectement, la mer représente 80 % de notre économie. Ce plan est insupportable ».

« C’est un plan dessiné par des bureaucrates dans un bureau à Barcelone. Nous n’avons jamais été consultés. Nous demandons que l’on entende nos besoins et que l’on travaille ensemble sur un plan concerté », ajoute Miquel Gotanegra, représentant du monde économique. La Generalitat doit rendre sa copie définitive le 25 novembre. Avis de tempête en perspective.